L’an dernier, Divonne-les-Bains faisait la une des journaux suite à une infestation massive de ses arbres par un parasite du nom de capricorne asiatique. Six mois et huit cents arbres abattus plus tard, il est temps de penser au reboisement.
Les ravages du capricorne asiatique
Divonne-les-Bains n’est pas la seule ville qui ait fait les frais de ce parasite aux conséquences affligeantes. Winterthour, dans le canton de Zurich, Gien, Poilly-lez-Gien et Saint-Martin-sur-Ocre, dans le Loiret, Strasbourg, en Alsace ou encore Bastia, en Corse, sont autant de villes dont les arbres sont aux proies du capricorne asiatique, aussi appelé longicorne asiatique.
Cet insecte venu de Chine n’est arrivé que récemment en Europe. Il a été repéré pour la première fois en 2003 en France et plus récemment en Suisse à partir de 2001. Il n’est pas dangereux pour l’homme mais, en revanche, représente une grave menace pour les plantations urbaines.
En effet, il s’attaque principalement aux arbres feuillus comme l’orme, le saule, le marronnier, l’érable, le peuplier ou le boulot, mais aussi aux arbres fruitiers et aux arbustes et, bien qu’originairement découvert dans des zones diverses, il semblerait que dans les régions où il a été introduit par l’homme, il ne s’attaque qu’aux arbres de zones urbaines et ne semble pas causer de dégâts en forêt.
L’infestation du capricorne asiatique commence généralement par les plus grosses branches d’un arbre, puis le parasite creuse des galeries entraînant le flétrissement des feuilles et l’affaiblissement de l’arbre, le rendant sensible à d’autres maladies qui ne l’affecteraient pas en temps normal. Si le cas n’est pas traité, l’infestation mène inévitablement à la mort de l’arbre.
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Divonne lance un plan de reboisement
Après plus de six mois d’actions et plus de 800 arbres abattus, c’est une paysage bien triste qu’arbore la ville de Divonne. Les vingt années d’effort pour une ville verte sont anéantis et tout doit à présent reprendre à zéro. Continuer à combattre le parasite, s’assurer que les arbres restants ne sont pas touchés et, surtout, replanter des arbres là où il n’y en a plus.
Le problème est que, même si l’infestation semble combattue, la ville n’est pas à l’abris d’une récidive et, pour réduire les risques d’un tel fléau, seuls des arbres considérés comme ayant une immunité au capricorne peuvent être plantés, et ce pour une période minimum de quatre années. Ainsi, adieu l’érable, arbre le plus à même de pousser à Divonne.
Les agents urbains doivent ainsi se tourner vers le hêtre ou le chêne, deux espèces qui ne semblent pas avoir été touchée par l’insecte en question. Malheureusement, comme le souligne Emmanuel Hacot, directeur des services de la mairie en charge du dossier de reboisement, le chêne est doté d’une lenteur de pousse qui le rend inapproprié à l’ornement des centres-villes.
Etienne Blanc, maire de la ville de Divonne, se dit dévasté par cette épidémie et déplore les 400 000 euros que la mairie doit dépenser chaque année pour combattre l’infestation. Il ajoute qu’il reste optimiste quant au reboisement de sa ville, espérant bénéficier de subventions du Fonds pour l’arbre afin de l’aider dans sa mission.