Le mardi 16 octobre 2018, à l’hôtel de Paris de Saint-Tropez, le 6e forum interactif du tourisme a débuté. Il s’est ensuite déroulé jusqu’au 18 octobre. Au menu, de nombreuses interventions des acteurs du tourisme local ou international, des discussions autour de la numérisation des services touristiques, mais surtout, la question du développement d’un marché du tourisme vegan.
Une salle presque vide
Les vegans, ce sont ces personnes qui ont décidé de ne plus consommer de produits issus de l’exploitation des animaux. C’est-à-dire qu’il ne mange ni viande, ni poisson, ni œufs, ni produit laitier et pas même de miel. Il ne s’habille pas non plus de cuir, de soie ou de laine et préfère les matières synthétiques ou naturelles qui n’impliquent l’utilisation d’aucun animal.
Si ce mode de vie est particulièrement présent dans l’espace médiatique depuis peu, ce n’est pas vraiment parce que le nombre de vegans est de plus en plus important, mais plutôt parce que quelques-uns d’entre eux ont multiplié les actions militantes violentes.
Les vegans ne représentent qu’une toute petite partie de la société, mais ils intéressent tout de même les industriels qui y voient un marché juteux. Cependant, à Saint-Tropez, le débat sur un tourisme vegan n’a pas déplacé les foules et les discussions n’ont pas été passionnantes.
Une vraie question de fond
Pour la plupart d’entre nous, lorsque nous réservons nos hôtels aux Seychelles ou ailleurs, nous ne nous posons jamais vraiment la question de la nourriture que nous y trouverons. Soit nous découvrirons la nourriture locale, soit nous nous contenterons d’une nourriture uniformisée et parfois bienvenue pour les estomacs fragiles.
Cependant, pour les personnes vegans, la question est beaucoup plus complexe et elle peut même, parfois, empêcher de se rendre à certaines destinations. De plus, que l’on comprenne ou non leur choix, qu’on y adhère ou non, il faut bien reconnaître que c’est l’essence même des métiers du tourisme de travailler à ce que chaque visiteur se sente accueilli et trouve ce dont il a besoin.
Certes, les vegans ne sont qu’une part infime de la population, mais pas plus petite que les consommateurs de produits de luxe. Pourtant, tout est mis à leur disposition pour qu’ils trouvent ce qu’ils aiment, entre les hôtels et les magasins de luxe présent partout dans le monde.
Un problème culturel
Pourquoi cette discussion du Forum interactif du tourisme autour du veganisme n’a-t-elle pas intéressé ? Difficile à dire précisément. Cependant, il semble assez clair qu’il y a un grand désintérêt de la part des industriels et professionnels du tourisme à l’égard de cette population. Pas forcément parce qu’ils la méprisent ou souhaitent la maltraiter, mais sans doute simplement parce qu’ils n’en voient pas l’intérêt.
En effet, la cause vegan a encore une longue devant elle pour que ses motivations soient comprises ou même seulement entendues. Seulement après, elle sera sans doute mieux considérée. Pourtant, il ne fait aucun doute qu’un hôtel proposant un menu vegan et l’affichant sur ses documents promotionnels s’attirerait de nouveaux clients.