L’Europe a 60 ans. Elle compte bien faire entendre au monde entier, et notamment aux admirateurs du Brexit, sa volonté de contrer les populismes grandissants. Face à la discorde de plus en plus présente au sein de l’Union européenne, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker avait déjà eu à cœur de rappeler, ce 15 mars, à Strasbourg, lors de son allocution, la nécessité de ressouder les liens européens qui unissaient les peuples.
De la nécessité de relancer l’Europe
L’Europe est en crise. Cela, personne ne peut le contester. Crise migratoire, crise économique, crise identitaire… l’Europe fait de moins en moins rêver les peuples. Pour enrayer cette mauvaise image qu’ont les concitoyens de l’Europe, pour atténuer l’ampleur du mouvement actuel qu’a pris le populisme et faire en sorte de relancer la machine européenne, cet anniversaire semble l’occasion idéale de renouer avec l’unité, unité qui apparaît comme de plus en plus friable.
Depuis sa création, le 25 mars 1957 à Rome, l’Europe aura connu des hauts et des bas. Mais aujourd’hui, il semble évident que nous nous trouvons dans le creux de la vague. Jean-Claude Juncker a d’ailleurs déclaré « L’heure n’est plus à s’imaginer que nous pourrions tous faire la même chose ensemble ». Le président de la commission européenne plaide pour « une Europe à plusieurs vitesses ».
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Un rendez-vous important pour l’Europe ce samedi
Ce samedi, Rome accueillera les chefs d’Etats et de gouvernement de l’UE qui se retrouveront ainsi 27 au Capitole, dans la salle historique où fût signé jadis le traité de Rome. Une absence de taille, celle de Theresa May, la britannique qui vient de valider et de confirmer tout récemment, via le parlement britannique, sa volonté de sortir de l’Europe.
Durant ce week-end historique important à venir, Jean-Claude Juncker nous rappellera que « les 27 seront déterminés à rendre l’Union plus forte et plus résistante ». Toutefois, malgré les intentions fermes et appuyées des dirigeants européens, la tâche s’avère ardue. « L’Union européenne doit se rapprocher des citoyens » admet Juncker. Les « dérives totalitaires » de l’UE que la présidente du Front national ne cesse de relever sont d’autant un frein aux dirigeants de l’Union pour reconquérir le cœur des peuples européens.
Pour contrer cela, le président de la Commission dévoilait, le 1er mars, dans un « Livre blanc », des mesures de réformes de l’UE à mettre en œuvre à l’avenir. Parmi ces mesures, celle de se recentrer sur le marché unique ou, à l’inverse, celle de tendre d’avantage vers un Etat européen fédéral, avec entre ces deux mesures antagonistes, des mesures intermédiaires comme celle d’une Europe « à plusieurs vitesses ».
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