Après la difficulté à survivre au premier confinement, les commerçants doivent désormais en assumer un deuxième. Afin de les aider dans cette mauvaise passe, le gouvernement entend encourager les entreprises à se tourner vers le e-commerce grâce à un nouveau dispositif. L’objectif est de permettre à certains commerçants, notamment les plus fragiles d’entre eux, de maintenir une activité même s’ils sont très durement touchés par la crise.
Guider les entrepreneurs vers le numérique
La création d’un portail Web entend aider les TPE et les commerçants à s’engager dans la transition numérique, afin de freiner la baisse de leur chiffre d’affaires, voir même l’augmenter. Des guides sont aussi mis à leur disposition pour apprendre à gérer des solutions commerciales comme la création de site web, le paiement, la logistique, etc. De son côté, OVHcloud propose une gamme “Performance”, pour l’hébergement de site web, dédiée aux entrepreneurs qui désirent se lancer dans les boutiques en ligne. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a annoncé une aide de 100 millions d’euros pour accompagner les commerçants dans leur nouvelle stratégie digitale.
Le gouvernement espère que, d’ici la fin de la crise, plus de la moitié des petits commerces soient digitalisés. En l’état actuel, seul un magasin sur trois dispose d’un site internet, sans prendre en compte s’il permet l’achat en ligne ou non. Face à ce chiffre plutôt faible, les commerçants mettent en avant trois arguments : ils n’ont ni le temps, ni l’argent, ni les compétences nécessaires pour se créer une réputation sur le web et gérer de la vente en ligne. Pourtant, une récente étude a prouvé que la création d’un site de e-commerce pouvait booster le chiffre d’affaire d’un magasin de 14 %.
Des résultats décevants dans le passé
Le chiffre d’affaires des ventes sur Internet est en progression constante depuis 2015. Le cap des 100 milliards d’euros a été franchi en 2019 : 103,4 milliards d’euros, une hausse de 11,6 % par rapport à 2018. Pourtant, il est encore difficile de convaincre les petits commerces de se digitaliser. Le constat est assez alarmant : depuis 20 ans, l’État, aussi bien seul qu’accompagné des acteurs du privé, a tenté une multitude de démarches pour aider les gérants de petits commerces à se tourner vers le digital, mais elles sont restées infructueuses.
On peut citer par exemple, dans le passé, la tentative du gouvernement d’aider les très petites entreprises (pas plus de 5 salariés) à se lancer sur le Web, avec l’aide de Google et de Microsoft, avec le lancement de l’opération “Passeport pour le numérique”. Seulement, en 2009, soit 3 ans après sa création, seuls 20 000 passeports avaient été attribués, soit dix fois moins que l’objectif préalablement fixé.
Peu après, en 2011, c’était Google qui tentait de convaincre les PME à se digitaliser, avec la création de “Mon entreprise en ligne”, une plateforme qui permettait de créer un site internet marchand en seulement 5 étapes. Face au manque de succès de l’initiative, le site dédié n’existe tout simplement plus aujourd’hui.