Lorsqu’on étudie de près la composition des bijoux fantaisie, on retrouve souvent des noms assez barbares, comme le rhodium. Or le rhodium est réputé pour être cancérigène. Seulement, il ne l’est que par inhalation, la toxicité de ce métal ne pouvant être transmise par simple contact avec la peau. Pour garantir la non-toxicité des métaux utilisés en bijouterie, l’Europe a mis en place, en 2007, une réglementation appelée Reach, ayant pour vocation de sécuriser la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dans l’industrie européenne, dont la bijouterie.
Les bijoux sont-ils réellement toxiques pour la santé ?
La réponse à cette question reste encore assez floue. Certes, le rhodium et les autres métaux de la famille des platines sont des substances chimiques considérées comme très toxiques et cancérigènes, mais la toxicité ne serait a priori pas transmissible par simple contact avec la peau. Mais lorsqu’on poli un bijou, n’est-ce pas de la poussière de métal qui s’échappe dans l’air ? Qui qu’il en soit, les effets de l’exposition au rhodium sur la santé n’ont pas été étudiés en profondeur et les données semblent insuffisantes pour donner une réponse catégorique.
La réglementation Reach, pour garantir la non-toxicité des bijoux
En 2007, l’Union Européenne créait l’Agence Européenne des Produits Chimiques (ECHA), un groupe de travail qui s’est penché sur une nouvelle directive visant à mieux protéger la santé humaine et l’environnement contre les risques liés aux substances chimiques : la réglementation Reach (pour “Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals” ou “Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques” en français), entrée en vigueur le 1er juin 2007.
Cette réglementation oblige chaque entreprise européenne utilisant des produits chimiques (dont les métaux toxiques) à identifier et gérer les risques liés aux substances qu’elles commercialisent au sein de l’UE. Elles doivent ainsi prouver à l’ECHA comment ces substances peuvent être utilisées en toute sécurité et communiquer les mesures de gestion des risques aux utilisateurs. Les bijoux que nous achetons en France sont donc tous en conformité avec la cette directive, du moins en théorie.
D’autre part, la mesure prévoit que d’ici l’an prochain, plus de 30 000 substances chimiques seront connues et leurs risques potentiels, établis. Ainsi, le 31 mai 2018 sera la dernière échéance d’enregistrement des substances chimiques, date à partir de laquelle il sera désormais impossible de fabriquer ou d’importer des substances à plus d’une tonne par an si elles n’ont pas été enregistrées. En effet, selon le principe édicté par REACH, “Pas de données, pas de marché”. D’ici-là, il est impossible de savoir si les métaux de nos bijoux sont composés de substances toxiques. Et même à cette date, si la production est inférieure à une tonne, rien ne nous garantira que le métal utilisé est bien contrôlé.
Les bijoux de créateur moins concernés ?
Pour être sûr de de la non-toxicité des bijoux que vous achetez, une seule solution : achetez des bijoux de créateur chez des bijoutiers-joailliers de bonne réputation. Vérifiez que les bijoux sont certifiés de fabrication française et qu’ils portent bien les poinçons associés aux métaux qui les composent. C’est, à l’heure actuelle, la seule manière de savoir si la qualité du bijou est conforme aux directives européennes.
En effet, lorsque vous achetez des bijoux fantaisie dans des boutiques d’accessoires ou en supermarché, leur fabrication et leur provenance est souvent inconnue et rien ne vous assure qu’ils ne sont pas néfastes pour la santé. Le cas échéant, recouvrez-les régulièrement de vernis transparent afin d’éviter le contact du métal avec la peau.