Quels traitements pour lutter contre l’obésité ?

L’obésité constitue aujourd’hui un fléau préoccupant dans le monde. Les statistiques révèlent que le nombre de personnes obèses a triplé en 40 ans. Dans l’Hexagone, selon une étude de Santé Publique France, 17 % des adultes et 4 % des enfants sont en surpoids. Différentes solutions sont proposées pour venir à bout de l’obésité. Entre les traitements opératoires, non chirurgicaux et médicamenteux, découvrez ici les meilleures techniques de lutte contre l’obésité.

Les traitements non chirurgicaux de l’obésité

Différents traitements non chirurgicaux existent pour lutter contre le surpoids. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer le ballon gastrique ainsi que le suivi psychologique et nutritionnel.

La pose de ballon gastrique

Pour perdre du poids, le traitement de l’obésité avec le ballon gastrique est une intervention non chirurgicale très efficace. Qu’est-ce que le ballon gastrique ? Comment se déroule la pose ? Quels résultats espérer et à quel prix ? Voilà les questions auxquelles nous apportons des réponses ici.

Présentation et pose du ballon gastrique

Le ballon gastrique est une balle qu’on installe sans chirurgie dans l’estomac. En occupant une partie de cet organe, sa présence réduit temporairement le volume gastrique. Il provoque ainsi une satiété rapide et ralentit le transit des aliments. Ce faisant, le ballon gastrique favorise une perte de poids chez le patient en surcharge pondérale. Ce dernier mange alors moins et est contraint de revoir ses habitudes alimentaires. La pose du ballon gastrique est indiquée aux personnes qui souffrent d’obésité non morbide. Ces patients doivent également avoir un indice de masse corporelle (IMC) compris entre 27 et 35.

Dans le cadre du traitement contre l’obésité, on distingue deux types de ballons gastriques. Le ballon en polyuréthane est installé pour une période de 4 à 6 mois. Celui en silicone souple reste en revanche 1 an dans l’estomac. Ce type de ballon est inséré dégonflé par la bouche sous anesthésie générale. Une fois dans l’estomac, il est rempli de sérum physiologique. La pose comme le retrait du ballon après sa durée d’action est de 30 minutes chacune.

Le ballon en polyuréthane, quant à lui, ne nécessite ni endoscopie ni anesthésie. Ici, le patient en surpoids avale une capsule reliée à un cathéter. Une fois dans l’estomac, celle-ci fond et le cathéter permet de la remplir de sérum physiologique. Notons que la pose se déroule sous contrôle radiographique. Au terme des 6 mois d’action, le ballon se désagrège lui-même et est éliminé par les selles.

Résultats, prix et contre-indication à la pose du ballon gastrique

En moyenne, la pose de ballon gastrique favorise une perte de poids de 10 à 15 kilogrammes après 4 mois. Ce résultat est souvent maintenu à long terme dans 25 % des cas. Pour plus d’efficacité, la pose du ballon gastrique doit être associée à des conseils nutritionnels, de l’activité physique et un accompagnement psychologique. L’utilisation de cette solution réduit par ailleurs le risque de diabète, d’hypertension et d’apnée de sommeil. La pose d’un ballon gastrique coûte en moyenne 3 000 euros et n’est pas remboursée par l’assurance maladie. À ce budget, vous devez également ajouter le coût du retrait du ballon, notamment celui en silicone, qui est de 400 euros.

Soulignons que la pose d’un ballon gastrique est déconseillée lorsque le patient présente certains antécédents. Il s’agit de personnes en surpoids qui ont des :

  • lésions gastriques (ulcères gastro-duodénaux, hernie hiatale, etc.),
  • troubles de l’hémostase,
  • troubles de l’alimentation,
  • troubles psychiatriques (anorexie, boulimie, etc.),
  • troubles dus à la toxicomanie et à l’alcoolisme.

Les mineurs (moins de 18 ans) et les femmes enceintes ou ayant le désir de grossesse ne sont pas éligibles.

Le suivi nutritionnel et psychologique

Le suivi nutritionnel et psychologique est un traitement non chirurgical d’appoint de la pose de ballon gastrique. Il repose essentiellement sur une bonne hygiène de vie et un accompagnement psychologique. Ce dernier point débute par une évaluation psychologique et au besoin psychiatrique du patient. D’une part, l’objectif visé est d’éliminer un éventuel trouble psychique qui pourrait être une contre-indication au traitement. D’autre part, cette évaluation permet d’identifier les facteurs et comportements qui entretiennent le surpoids chez le patient. Il peut s’agir de troubles alimentaires ou de facteurs liés à l’histoire ou encore à la personnalité du malade. Après cette étape, le professionnel met en place une psychothérapie selon les besoins du patient et les résultats recherchés. Bien qu’il n’existe pas d’approche psychologique type pour traiter l’obésité, les psychothérapies possibles varient énormément :

  • thérapie cognitivo-comportementale,
  • approche systémique,
  • hypnose,
  • pleine conscience ou mindfulness,
  • image corporelle, etc.

Quelle que soit la psychothérapie appliquée, l’objectif est d’éviter au patient l’envie excessive de manger tout et n’importe quoi. Cela concourt à une meilleure estime de soi ainsi qu’au maintien durable de la perte de poids.

Le suivi nutritionnel est une composante essentielle de ce traitement non chirurgical de l’obésité. Il consiste à accompagner le patient pour l’adoption d’une bonne hygiène de vie. Cette dernière prend en compte d’abord les habitudes alimentaires indispensables à la perte de poids et à son maintien. En cela, vous devez éviter les aliments trop gras, les boissons sucrées ou alcoolisées ainsi que les régimes excessifs. Cessez également de sauter des repas ou de grignoter en dehors des repas et d’acheter des aliments sous le coup de l’impulsivité. Enfin, la bonne hygiène de vie passe aussi par la pratique régulière d’exercices physiques. Ainsi, de façon modérée et progressive, cumulez jusqu’à 2 h 30 d’activités physiques par semaine. Les sports les plus recommandés sont : la course à pied, le vélo elliptique ou semi-allongé.

femme obésité nutrition burgersLes traitements chirurgicaux contre l’obésité

En dehors des méthodes naturelles, certains traitements de lutte contre le surpoids nécessitent une intervention chirurgicale. Ils visent à modifier la façon dont les aliments sont absorbés puis assimilés par l’organisme. Les méthodes chirurgicales anti-obésité autorisées sont : la sleeve gastrique, l’anneau gastrique, le bypass et la dérivation billéo-pancréatique. Elles sont recommandées lorsque le patient a un IMC supérieur à 35 kg/m².

La sleeve gastrique

La sleeve gastrique ou gastrectomie en manchon est une intervention dont le but est de réduire la capacité de l’estomac de 2/3. La finalité, c’est que le patient est plus rapidement rassasié et ressent un désintérêt pour la nourriture. Au bout de 2 ans, une perte de poids de 70 à 100 % peut être observée. Concrètement, chez une personne avec un IMC de 40 kg/m², c’est 30 à 45 kg en moins. Technique prouvée depuis près de 15 ans, l’intervention ne perturbe pas la digestion des aliments. Les problèmes de déglutition et les vomissements sont en effet très rares.

La sleeve gastrique ne présente également pas de risque opératoire et convient aux personnes de 18 à 60 ans. Notons que l’opération se prépare plusieurs mois à l’avance et se déroule sous cœlioscopie et anesthésie générale. La durée d’hospitalisation varie entre 2 et 10 jours et peut être prolongée en cas de complications. Une fois sorti de l’hôpital, il faut prévoir au moins 2 semaines d’arrêt de travail pour le patient. Privilégiez également des aliments liquides ou sous forme de purée.

La pose d’anneau gastrique

La pose d’anneau gastrique est une technique opératoire de perte radicale de poids. Elle consiste à diviser l’estomac du patient en deux parties en posant l’anneau autour de la partie supérieure de l’organe. Cela ralentit ainsi le passage des aliments à ce niveau. Une petite poche appelée pré-estomac de 20 à 30 ml sert désormais d’estomac pour la digestion des aliments. La seconde partie plus grande est un estomac résiduel. La capacité de remplissage de l’estomac est ainsi limitée. Puisque les aliments doivent passer dans une petite poche, ils se déplacent plus lentement dans le tube digestif. Cela provoque alors une sensation de satiété plus rapide chez le patient. L’anneau gastrique agit ainsi comme un frein alimentaire. En fonction des besoins du malade, l’anneau est ensuite rempli à l’intérieur avec une solution saline.

La chirurgie de l’anneau gastrique est indiquée chez les personnes ayant un IMC à partir de 40 kg/m². L’implantation de l’anneau se fait sous anesthésie générale. Elle peut s’effectuer par laparoscopie encore appelée technique du trou de serrure ou cœlioscopie. Cela évite les douleurs abdominales tardives et réduit la durée du séjour à l’hôpital. Soulignons par ailleurs que la pose de l’anneau gastrique n’empêche ni la prise normale de nourriture ni la digestion. Un suivi post-opératoire régulier est cependant nécessaire pour obtenir des résultats satisfaisants.

suivi nutritionniste lutter contre obésité

Le bypass gastrique en Y ou en oméga

Le bypass gastrique en Y ou en oméga est une technique chirurgicale destinée aux adultes souffrant d’obésité sévère. Leur IMC est supérieur à 40 kg/m² ou situé entre 35 et 40 et associé à une complication. Le bypass gastrique consiste à court-circuiter une bonne partie de l’estomac puis à le rendre en petite poche. Ce faisant, la quantité des aliments absorbés ainsi que leur assimilation est limitée. Cette modification anatomique permet aux aliments d’aller directement dans la partie moyenne de l’intestin grêle.

Deux types de bypass gastrique sont pratiqués : en Y puis en oméga. Très pratiqué, le bypass de Roux-en-Y est la technique la plus ancienne et est remboursé par l’assurance maladie. La technique du bypass gastrique en oméga a été en revanche développée seulement ces dernières années. En cela, son acceptation par les acteurs du système sanitaire reste modérée. Après une intervention de bypass, la perte de poids est observable dès les 3 premiers mois. Elle est d’environ 65 % en 5 ans, ce qui correspond à 35-40 kg de masse corporelle perdue.

En dehors de ces chirurgies de l’obésité, on distingue aussi la dérivation billéo-pancréatique. Comme les autres techniques, elle vise à modifier le tube digestif pour éviter l’absorption des graisses et nutriments par l’organisme.

Les traitements médicamenteux de lutte contre l’obésité

Dans certains cas d’obésité, le traitement chirurgical ou non ne suffit pas pour obtenir des résultats durables. Un accompagnement médicamenteux est alors intégré au programme de perte de poids. Nous distinguons par exemple l’orlistat qui bloque momentanément l’absorption de graisses par l’intestin. Cet inhibiteur de lipases gastro-intestinales est indiqué chez les personnes obèses ayant un IMC supérieur à 30. Les patients avec un IMC supérieur ou égal à 28, associé à des facteurs comme le diabète ou l’excès de cholestérol peuvent aussi le prendre. La consommation de l’orlistat doit en outre être associée à une alimentation et à un programme d’exercices appropriés.

Le liraglutide est un médicament déjà utilisé dans le traitement du diabète de type 2. Son action contre le surpoids n’est pas encore formellement établie. Il semble néanmoins que le produit agit sur les zones du cerveau qui régulent l’appétit. Ce faisant, le produit réduit la sensation de faim. Il se présente généralement sous forme de solution injectable en stylos préremplis. Soulignons enfin que ces médicaments de l’obésité se vendent seulement sur ordonnance. De plus, ils ne sont pas pris en charge par l’assurance maladie.

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