Crise économique : le surendettement pourrait repartir à la hausse pour 2021

Alors que, depuis 2014, la Banque de France enregistrait une réduction du nombre de dossiers de surendettement, la tendance pourrait bien repartir à la hausse l’année prochaine, suite à la crise économique et sociale que traverse le pays. Ce sont, en tout cas, les prévisions pour 2021 de l’institution.

De nouveaux endettés suite à la crise sanitaire

Avec la pandémie du Covid-19, de nombreux foyers français se retrouvent aujourd’hui en difficulté. L’année avait pourtant bien commencé : le nombre de dossiers de surendettement déposés à la Banque de France s’était considérablement restreint lors des premiers mois de la crise. Seulement, depuis le mois de juin, l’organisme financier ne peut que constater un net retour vers le niveau des dépôts enregistré avant la pandémie. Un fait qui, apparemment, ne vas pas se stabiliser. Mark Béguery, directeur des particuliers à la Banque de France, annonce un retournement de la tendance positive observée depuis 2014, avec une forte hausse de dépôts de dossiers en 2021.

Dans ces nouveaux endettés, on dénombre en majorité des titulaires de contrats précaires, CDD ou intérim, ayant perdu leur emploi suite aux nombreuses restrictions imposées par l’épidémie. On retrouve ainsi des saisonniers de l’hôtellerie-restauration, des commerçants dont l’entreprise s’est écroulée (d’autant plus endettés qu’ils s’étaient portés caution à titre personnel), des retraités qui assuraient des cours ou des services pour compenser une faible retraite et des autoentrepreneurs. Ces derniers sont automatiquement renvoyés vers le tribunal de commerce, leur statut ne leur permettant pas de pouvoir recourir au dispositif de surendettement.

En plus de ceux qui ont perdu leurs revenus suite à la crise, il y a aussi ceux qui ont pâti de tout un système administratif à la traîne. L’association Cresus, qui aide les particuliers qui croulent sous les dettes à monter leurs dossiers, a vu ainsi arriver des gens comme Christophe. Cet homme, en burn out depuis deux ans, n’a pas touché de revenus pendant deux mois, suite à l’installation des démarches à distance dans les établissements publics, pour répondre aux critères sanitaires imposés par le Covid-19. Un ralentissement qui a causé de nombreuses complications, Christophe ne pouvant plus payer l’eau, l’électricité, son assurance voiture… Jusqu’à ce qu’il retrouve endetté et dans l’obligation de faire appel à l’association pour obtenir un remboursement partiel des frais facturés par les établissements bancaires suite à son retard de paiement, et par la même occasion, faire le dépôt d’un dossier de surendettement.

Ces nouveaux particuliers qui affluent pour demander de l’aide et réussir à s’en sortir financièrement ne représentent qu’une partie de l’iceberg : une part des Français en difficulté ne passera jamais ce cap, par culpabilisation et par peur d’être vus comme les coupables directs de tous leurs problèmes financiers.

Les femmes particulièrement touchées

D’après l’étude de la Banque de France dévoilée en début d’année, les personnes concernées par le surendettement sont des populations fragiles : 20,9% de ces ménages sont des familles monoparentales. Les femmes, en particulier, subissent ce problème de plein fouet : elles représentent 55 % des personnes surendettées. Un fait qui s’explique par deux constats : elles sont quatre à cinq fois plus souvent en charge d’une famille monoparentale et leurs salaires restent inférieurs de 18 % comparés à celui des hommes. Enfin, les chômeurs représentent un quart de l’ensemble des dossiers.

Alors que les personnes surendettées ont longtemps subis des clichés sur leur incapacité à gérer leur argent, il ressort de ces chiffres qu’elles sont en réalité déjà installées dans des situations précaires financièrement avant de subir un accident de parcours qui les fasse plonger dans des conditions financières désastreuses. L’épidémie de Covid-19 ne faisant qu’empirer la situation pour cette année 2020.

Les alternatives face à un endettement trop important

Avant de se tourner vers la Banque de France, il existe l’option du rachat de crédit, une alternative qui peut soulager considérablement les dépenses mensuelles d’un foyer. En effet, l’aide d’un professionnel peut permettre d’obtenir une offre de regroupement de plusieurs crédits différents (consommations, renouvelables, immobiliers mais aussi les découverts bancaires, dettes fiscales et reconnaissances de dette), ce qui cause une baisse des mensualités à payer chaque mois. Une technique pour respirer davantage financièrement qui compose, en soit, très peu de risques : le rachat de crédit n’est accepté que s’il est bien favorable à l’emprunteur, donc seulement après une analyse approfondie de son taux d’endettement et de sa situation générale.

Il est aussi possible d’obtenir une remise gracieuse sur l’impôt (sur le revenu, taxe d’habitation ou foncière, contribution à l’audiovisuel public) à condition que la situation du demandeur respecte plusieurs critères. Ainsi, l’administration fiscale en retient surtout quatre éligibles : un décalage de la période de paiement de l’impôt, une perte imprévisible des revenus (chômage), des circonstances exceptionnelles (décès du conjoint, séparation, invalidité) ou ayant occasionné des dépenses anormalement élevées (maladie), une disproportion entre l’importance de la dette fiscale et le niveau de revenus (accumulation d’arriérés ou rappels suite à contrôle). Il faut prendre note que même si le particulier est dans l’une de ces situations, l’administration passera au crible ses capacités de paiement.

Il faut aussi penser à équilibrer ses revenus, s’ils ont baissé, avec le taux de prélèvement à la source. Enfin, il vaut mieux faire attention à ses petites dépenses courantes (abonnement à une salle de sport, contrat d’électricité ou de gaz, service télévisuel payant, etc) car chaque dépense est importante dans un ménage fragilisé financièrement. Faire attention à ces détails, comparer des offres obtenues depuis longtemps pour voir s’il y en a des nouvelles, plus économiques, supprimer des services peu utilisés, peut permettre de réaliser des petites économies.

 

 

 

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